[PV] Donnez-moi une blouse
The World Around Us :: :: Le Sud :: L'Hôpital
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[PV] Donnez-moi une blouse
J’ai mal.
C’est pas commun. Enfin, si, ça dépend. Mais c’est pas de la douleur habituelle. C’est quelque chose de plus incisif. De plus sourd. De plus… Tambour. Ça martèle mes tympans, ma tête pèse une tonne… Comme si tout le sang de mon organisme s’y était réfugié. Pourtant, les « baboum baboum » de mon cœur sont omniprésents. Je n’entends que. Je pourrais presque les voir mais je n’arrive pas à ouvrir les yeux. Trop lourds, trop fatigué trop…
J’ai l’impression d’être saoul.
Bouche pâteuse, mal au crâne et que du rouge quand j’ouvre les yeux. Des tâches qui ne veulent pas s’éclaircir ou s’en aller. J’ai même l’impression que ces tâches de couleurs portent en elles des cris.
Et du rouge, partout.
J’ai mal aux bras, aux jambes, aux lombaires. Des crampes partout, comme si j’étais parti en randonnée sur le plus haut sommet, alors que le dernier sommet que j’ai pu gravir récemment était les escaliers pour accéder au troisième étage de l’Université. Faudra me dire d’ailleurs pourquoi on a été parqué au troisième. Le sous-sol pour les apprentis légistes, ok, c’est cohérent. Le troisième pour les paumés ? Tant qu’à faire, mettez-nous au sommet. Au moins, si jamais il nous prend l’envie de nous envoler pour ne plus avoir à faire de choix, on ne risquera pas de retomber.
Oui.
Peut-être suis-je tombé, pour avoir mal comme ça ?
Je sens comme si ce n’était pas moi, mes membres se mettre en mouvements. Mes mains contre mes paupières pour les cacher de la lumières, et mon dos qui se retourne pour planter ma tête dans ce qui ressemble à un oreiller.
Avec une odeur familière qui me titille les narines et, pourtant, j’ai du mal à la reconnaître… Pas encore…
Je pousse un râle de baleine échouée, histoire d’extérioriser mes incommodités physiques, avant de finalement parvenir à ouvrir les yeux.
Le noir de l’oreiller.
Ma tête qui se tourne.
Et du blanc, du blanc, du blanc.
Tellement que j’ai l’impression d’être de retour dans…
Un hôpital.
Une chambre, plus précisément.
Ma langue est collée à mon palais, et je ne dois pas avoir très bonne haleine. Au fond de ma gorge, des reflux d’alcool. J’ai besoin d’une cigarette. Mes mains tremblent.
Je suis encore habillé, juste posé dans un lit uniforme à probablement beaucoup d’autres. Autour de moi, des objets de mon quotidien qui perdent de leur flou : je suis bien dans une chambre d’hôpital.
Me serais-je endormi à l’Université ?
Etrange pourtant. Je pensais en être parti pour…
Oui…
Une soirée, non ?
Avec Thomas ?
Ma tête me fait mal et je tâtonne pour trouver des médicaments. Rien.
Evidemment, on n’allait pas laisser les patients faire de l’automédication.
Mais je n’étais pas patient, j’étais médecin (ou presque) : ils devraient le savoir !
Quelques tâtonnements m’indiquent que j’ai encore toutes mes affaires sur moi. Je remarque des coupures, du sang sur mes vêtements. De la saleté aussi. Pour ça que j’ai mal. On dirait que je suis un réchappé d’accident.
Ça me rappelle la fois où j’étais monté en haut de cette tour, les fesses sur les remparts… C’était paisible. Les châtelains se mettent vraiment bien.
Je déglutis et ma gorge sèche me pousse plus que mes membres endoloris à sortir de cette chambre.
Je fais quelques pas hésitants (j’ai l’impression d’avoir mal à la cheville), avant de me retrouver dans un couloir tout aussi blanc et aseptisé que « ma » chambre. J’avance, encore.
Je repère une porte ouverte et y entre un instant : des toilettes.
J’en profite pour soulager ma vessie et faire un brin de toilette. En me voyant dans la glace, pourtant, un cri traverse mes lèvres : je ne vois dans le miroir qu’une forme grossière et anatomique correcte… Un tas de veines grouillant comme des vers, un cerveau qui semble battre sur une musique inconnue et des sortes de fumées rouges…
Je repars aux toilettes, y vomir je ne sais trop quelle substance, tandis que des effluves d’alcools m’agressent. Je reste un instant accroché à la faïence, comme un naufragé l’aurait fait avec une bouée, avant de me relever, de tirer la chasse sur cette vision (et ma régurgitation), d’avancer vers le lavabo et, craintif, de regarder dans le miroir…
Non
Je n’ose pas, et me contente de rester sous le jet d’eau glacée qui a au moins le mérite de me réveiller.
Je m’essuie plus ou moins correctement avec un morceau de ma chemise, et quitte cet antre des commodités pour marcher… Droit devant. M’appuyant parfois sur un mur à cause d’une faiblesse physique.
Je me sens perdu. Stupide, uh ? Je connais les hôpitaux, j’y fais des stages. Et tous se ressemblent. Plus ou moins. Et là, c’était plus « moins » que « plus ».
En continuant ma route, je trouve un chariot laissé à l’abandon, probablement par un.e infirmie.ère de passage. Je fouille un peu, sans scrupules et en sort un gobelet, des anti-douleurs et une blouse blanche.
La vision de cette blouse me rassurant, je décide de la prendre pour m’en vêtir, avant de prendre le médicament.
Effet du port de la blouse, sûrement, mais je me sens mieux. Plus rassuré. Plus apte à poursuivre mon exploration des lieux.
Mais, est-ce vraiment une exploration, si je me trouve en terrain connu ?
C’est pas commun. Enfin, si, ça dépend. Mais c’est pas de la douleur habituelle. C’est quelque chose de plus incisif. De plus sourd. De plus… Tambour. Ça martèle mes tympans, ma tête pèse une tonne… Comme si tout le sang de mon organisme s’y était réfugié. Pourtant, les « baboum baboum » de mon cœur sont omniprésents. Je n’entends que. Je pourrais presque les voir mais je n’arrive pas à ouvrir les yeux. Trop lourds, trop fatigué trop…
J’ai l’impression d’être saoul.
Bouche pâteuse, mal au crâne et que du rouge quand j’ouvre les yeux. Des tâches qui ne veulent pas s’éclaircir ou s’en aller. J’ai même l’impression que ces tâches de couleurs portent en elles des cris.
Et du rouge, partout.
J’ai mal aux bras, aux jambes, aux lombaires. Des crampes partout, comme si j’étais parti en randonnée sur le plus haut sommet, alors que le dernier sommet que j’ai pu gravir récemment était les escaliers pour accéder au troisième étage de l’Université. Faudra me dire d’ailleurs pourquoi on a été parqué au troisième. Le sous-sol pour les apprentis légistes, ok, c’est cohérent. Le troisième pour les paumés ? Tant qu’à faire, mettez-nous au sommet. Au moins, si jamais il nous prend l’envie de nous envoler pour ne plus avoir à faire de choix, on ne risquera pas de retomber.
Oui.
Peut-être suis-je tombé, pour avoir mal comme ça ?
Je sens comme si ce n’était pas moi, mes membres se mettre en mouvements. Mes mains contre mes paupières pour les cacher de la lumières, et mon dos qui se retourne pour planter ma tête dans ce qui ressemble à un oreiller.
Avec une odeur familière qui me titille les narines et, pourtant, j’ai du mal à la reconnaître… Pas encore…
Je pousse un râle de baleine échouée, histoire d’extérioriser mes incommodités physiques, avant de finalement parvenir à ouvrir les yeux.
Le noir de l’oreiller.
Ma tête qui se tourne.
Et du blanc, du blanc, du blanc.
Tellement que j’ai l’impression d’être de retour dans…
Un hôpital.
Une chambre, plus précisément.
Ma langue est collée à mon palais, et je ne dois pas avoir très bonne haleine. Au fond de ma gorge, des reflux d’alcool. J’ai besoin d’une cigarette. Mes mains tremblent.
Je suis encore habillé, juste posé dans un lit uniforme à probablement beaucoup d’autres. Autour de moi, des objets de mon quotidien qui perdent de leur flou : je suis bien dans une chambre d’hôpital.
Me serais-je endormi à l’Université ?
Etrange pourtant. Je pensais en être parti pour…
Oui…
Une soirée, non ?
Avec Thomas ?
Ma tête me fait mal et je tâtonne pour trouver des médicaments. Rien.
Evidemment, on n’allait pas laisser les patients faire de l’automédication.
Mais je n’étais pas patient, j’étais médecin (ou presque) : ils devraient le savoir !
Quelques tâtonnements m’indiquent que j’ai encore toutes mes affaires sur moi. Je remarque des coupures, du sang sur mes vêtements. De la saleté aussi. Pour ça que j’ai mal. On dirait que je suis un réchappé d’accident.
Ça me rappelle la fois où j’étais monté en haut de cette tour, les fesses sur les remparts… C’était paisible. Les châtelains se mettent vraiment bien.
Je déglutis et ma gorge sèche me pousse plus que mes membres endoloris à sortir de cette chambre.
Je fais quelques pas hésitants (j’ai l’impression d’avoir mal à la cheville), avant de me retrouver dans un couloir tout aussi blanc et aseptisé que « ma » chambre. J’avance, encore.
Je repère une porte ouverte et y entre un instant : des toilettes.
J’en profite pour soulager ma vessie et faire un brin de toilette. En me voyant dans la glace, pourtant, un cri traverse mes lèvres : je ne vois dans le miroir qu’une forme grossière et anatomique correcte… Un tas de veines grouillant comme des vers, un cerveau qui semble battre sur une musique inconnue et des sortes de fumées rouges…
Je repars aux toilettes, y vomir je ne sais trop quelle substance, tandis que des effluves d’alcools m’agressent. Je reste un instant accroché à la faïence, comme un naufragé l’aurait fait avec une bouée, avant de me relever, de tirer la chasse sur cette vision (et ma régurgitation), d’avancer vers le lavabo et, craintif, de regarder dans le miroir…
Non
Je n’ose pas, et me contente de rester sous le jet d’eau glacée qui a au moins le mérite de me réveiller.
Je m’essuie plus ou moins correctement avec un morceau de ma chemise, et quitte cet antre des commodités pour marcher… Droit devant. M’appuyant parfois sur un mur à cause d’une faiblesse physique.
Je me sens perdu. Stupide, uh ? Je connais les hôpitaux, j’y fais des stages. Et tous se ressemblent. Plus ou moins. Et là, c’était plus « moins » que « plus ».
En continuant ma route, je trouve un chariot laissé à l’abandon, probablement par un.e infirmie.ère de passage. Je fouille un peu, sans scrupules et en sort un gobelet, des anti-douleurs et une blouse blanche.
La vision de cette blouse me rassurant, je décide de la prendre pour m’en vêtir, avant de prendre le médicament.
Effet du port de la blouse, sûrement, mais je me sens mieux. Plus rassuré. Plus apte à poursuivre mon exploration des lieux.
Mais, est-ce vraiment une exploration, si je me trouve en terrain connu ?
- Benedict O'BrienGénéralDétailsHRP
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