Une seconde naissance

Rien. C'est tout ce que je voyais.
Vide. Voilà de quoi était rempli mon esprit.
Agité. C'est ainsi que je me sentais.
Rose. Voici l'odeur qui se faisait de plus en plus forte.
Elle se rapprochait de moi et me... Frôlait ? Comment une odeur peut-elle nous toucher ?
Rien. Cette fois-ci je ne voyais, sentais, entendait plus rien, je ne fus qu'un esprit dans un vide, livré à moi-même, quand soudain apparut une lumière blanche. Elle me parut légère et apaisante, chaude, une sensation de familiarité. Elle s'éloignait petit à petit jusqu'à disparaître, je ne pouvais la suivre. Un vide à nouveau.

Après avoir vécu ce qui me parut de longues années dans ce néant, cette familière odeur rose survint à nouveau. C'est tout ce que je ressentais, c'était agréable.

Tout d'un coup ce fut la panique, une pièce commençait à se dessiner autour de moi : plafond blanchâtre, murs droits et froids. J'étais enveloppé dans du tissu. Non, des draps. J'étais dans un lit, chaud, agréable. Dans tout ce décor agressif, une silhouette se précisait. Grande, taille marquée, peau claire, de longs cheveux roux, visiblement bien entretenus. Elle me paraissait plus douce que la pièce que nous partagions. Elle était assise sur une chaise juste là, sur ma gauche. Après l'image, ce fut au son de se régler à son tour ; Un coup un brouhaha, un coup un.. instrument à corde ? De nouveau le brouhaha. Cette fois je pu déterminer que c'était un instrument à corde frottées. Après un dernier brouhaha, je pu mettre un nom sur cet instrument, c'était un violoncelle. Encore légèrement endormi, j'écoutais attentivement cette mélodie jusqu'à pouvoir la reconnaître. Du classique moderne, Strokur de Hildur Gudnadottir. Quel magnifique interprétation, elle était douée. Elle avait l'air concentrée : tête légèrement penchée vers l'avant comme le font de nombreux violoncelistes lorsqu'il sont absorbés.