La Faim et un Début.
The World Around Us :: :: Le Nord
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La Faim et un Début.
*Respire, Velhelm. Respire, bon sang ! *
Les yeux fermés, le finlandais inspire longuement. Il bloque quelques secondes sa respiration. Puis il expire mais ne parvient pas à le faire longuement, une espèce de haut-le-cœur le surprenant. Velhelm tousse, se tape sur la poitrine. Ses yeux sont toujours fermés et il recommence à respirer : à retrouver le contrôle.
*Tu vois, c'est en train de passer. Ca va mieux, non ? *
Il n'ose pas ouvrir les yeux. Il ressent les habitants de la ville passer devant lui. Il sent certaines odeurs. Parfois, c'est une fleur. Parfois, c'est l'odeur de la transpiration. Mais Velhelm secoue la tête. Ne pas laisser ses pensées aller là où bon leur semble. Pas aujourd'hui. Pas avec cette « chose » qui essaie de prendre le contrôle...
*Bon, on essaie d'ouvrir les yeux. Tout va bien aller... *
Il ne se souvient même plus du chemin qu'il a pris pour se retrouver au Quartier des Agoras. En fait, il est même surpris d'être assis sur ce banc. La dernière image qu'il a en tête, c'est d'être dans une ruelle, en train de poursuivre une jeune femme : seule et rondouillarde.
Velhelm laisse ses yeux se poser sur les gens du quartier. Il y a ce vieillard qui semble serein. Il y a cet homme qui marche d'un pas pressé. Ce couple qui n'a d'yeux que pour l'autre, oubliant leur environnement, trébuchant inévitablement et riant alors aux éclats. Il y a également ce jeune homme isolé. Ces bras nus laissent apparaître une chair ferme.
*Velhelm... *
Sa peau est légèrement rosée.
*Velhelm. *
Le jeune homme se décolle du mur, l'air déçu. Visiblement, son rendez-vous n'est pas venu. Émotif, il passe son bras devant ses yeux et disparaît dans une ruelle. Velhelm se rend alors compte qu'il est debout et que ses pas se dirigent vers cette parfaite victime.
*VELHELM ! *
Son visage se décompose. Ses épaules semblent résister un instant, comme si deux personnes essayaient de donner un ordre contradictoire à l'autre. Puis elles se relâchent et Velhelm se laisse tomber sur le banc.
*C'était la combientième de tentative ? Combien de fois avons-nous résisté à la Faim aujourd'hui ? Combien de fois réussirons-nous à résister à notre « Mister Hyde » avant qu'il ne prenne finalement le contrôle et se délecte ?... *
De nouveau, Velhelm ferme les yeux. Pendant quelques instants, se priver du monde extérieur lui fait du bien. Ça lui permet de se concentrer de nouveau sur sa respiration, de se calmer. Puis d'un seul coup, c'est tout l'inverse. Toutes ces ténèbres derrière ses paupières le ramène à ses abysses personels. D'un seul coup, son rythme cardiaque pique un sprint. Velhelm ouvre alors les yeux ! Ses pupilles dilatées.
Ses yeux effrayés, fatigués, se pose de nouveau sur cet homme. Il ne sait pas pourquoi, mais Velhelm associe ce vieillard à Gandhi. Est-ce à cause de ces nombreuses rides qu'il paraît sage ? Est-ce la présence de ce bâton qui lui rappelle les maître-sorciers des histoires de fantasy qu'il avait pu lire sur l'autre monde ? Ce monde qui n'avait pas six heures en plus. Ce monde dépourvu de magie. Ce monde qui avait un soleil et une lune et non deux soleils et zéro lune.
Silencieusement, Velhelm fixe ce vieillard. Silencieusement, il le supplie de l'aider.
Les yeux fermés, le finlandais inspire longuement. Il bloque quelques secondes sa respiration. Puis il expire mais ne parvient pas à le faire longuement, une espèce de haut-le-cœur le surprenant. Velhelm tousse, se tape sur la poitrine. Ses yeux sont toujours fermés et il recommence à respirer : à retrouver le contrôle.
*Tu vois, c'est en train de passer. Ca va mieux, non ? *
Il n'ose pas ouvrir les yeux. Il ressent les habitants de la ville passer devant lui. Il sent certaines odeurs. Parfois, c'est une fleur. Parfois, c'est l'odeur de la transpiration. Mais Velhelm secoue la tête. Ne pas laisser ses pensées aller là où bon leur semble. Pas aujourd'hui. Pas avec cette « chose » qui essaie de prendre le contrôle...
*Bon, on essaie d'ouvrir les yeux. Tout va bien aller... *
Il ne se souvient même plus du chemin qu'il a pris pour se retrouver au Quartier des Agoras. En fait, il est même surpris d'être assis sur ce banc. La dernière image qu'il a en tête, c'est d'être dans une ruelle, en train de poursuivre une jeune femme : seule et rondouillarde.
Velhelm laisse ses yeux se poser sur les gens du quartier. Il y a ce vieillard qui semble serein. Il y a cet homme qui marche d'un pas pressé. Ce couple qui n'a d'yeux que pour l'autre, oubliant leur environnement, trébuchant inévitablement et riant alors aux éclats. Il y a également ce jeune homme isolé. Ces bras nus laissent apparaître une chair ferme.
*Velhelm... *
Sa peau est légèrement rosée.
*Velhelm. *
Le jeune homme se décolle du mur, l'air déçu. Visiblement, son rendez-vous n'est pas venu. Émotif, il passe son bras devant ses yeux et disparaît dans une ruelle. Velhelm se rend alors compte qu'il est debout et que ses pas se dirigent vers cette parfaite victime.
*VELHELM ! *
Son visage se décompose. Ses épaules semblent résister un instant, comme si deux personnes essayaient de donner un ordre contradictoire à l'autre. Puis elles se relâchent et Velhelm se laisse tomber sur le banc.
*C'était la combientième de tentative ? Combien de fois avons-nous résisté à la Faim aujourd'hui ? Combien de fois réussirons-nous à résister à notre « Mister Hyde » avant qu'il ne prenne finalement le contrôle et se délecte ?... *
De nouveau, Velhelm ferme les yeux. Pendant quelques instants, se priver du monde extérieur lui fait du bien. Ça lui permet de se concentrer de nouveau sur sa respiration, de se calmer. Puis d'un seul coup, c'est tout l'inverse. Toutes ces ténèbres derrière ses paupières le ramène à ses abysses personels. D'un seul coup, son rythme cardiaque pique un sprint. Velhelm ouvre alors les yeux ! Ses pupilles dilatées.
Ses yeux effrayés, fatigués, se pose de nouveau sur cet homme. Il ne sait pas pourquoi, mais Velhelm associe ce vieillard à Gandhi. Est-ce à cause de ces nombreuses rides qu'il paraît sage ? Est-ce la présence de ce bâton qui lui rappelle les maître-sorciers des histoires de fantasy qu'il avait pu lire sur l'autre monde ? Ce monde qui n'avait pas six heures en plus. Ce monde dépourvu de magie. Ce monde qui avait un soleil et une lune et non deux soleils et zéro lune.
Silencieusement, Velhelm fixe ce vieillard. Silencieusement, il le supplie de l'aider.
- Velhelm PeikkoGénéralDétailsHRP
Re: La Faim et un Début.
Le soleil se couchait sur l’aube de sa nouvelle vie
Le regard du vieil homme était perdu dans le vide alors qu’il se tenait dans l’ombre d’un bâtiment. Le seul son parvenant à ses oreilles était celui de son cœur lancé dans un solo de batterie endiablé. Une fois de plus, il avait poussé son corps trop loin et en payait maintenant les conséquences. Sa tête lui tournait alors que l’air émanant des pores de sa peau semblait trop lourd pour parvenir jusqu’à ses poumons. Une fine pellicule de sueur recouvrait sa peau, laissant une marque sombre dans le dos de son t-shirt, tel un papillon déployant ses ailes.
Une planche de bois qu’il tenait à la main lui échappa et tomba sur le sol. Alors qu’il se penchait pour la ramasser, le monde se mit à tourner dangereusement, l’obligeant à stopper son mouvement. Les mains sur les genoux, il tenta de reprendre des forces et de se calmer. La journée avait été longue mais il était le seul à blâmer. Il entendait encore la voix, emplie d’empathie, de la jeune infirmière du secteur de la Santé lui dire que, compte tenu son âge, il n’était pas obligé de travailler autant, qu’il devait penser à sa propre santé. Balivernes ! Il allait très bien et ne comptait pas rester assis à végéter toute la journée. Ce nouveau monde avait besoin de lui, il le sentait malgré son âge avancé. Son âge ! Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien tous l’embêter à cause de son âge. Pensaient-ils que le temps lui avait enlevé sa qualité d’homme ?
Force était cependant de constater qu’il avait poussé son corps dans ses retranchements aujourd’hui. Levé à l’aurore, Le vieil homme c’était rendu au quartier des Agoras afin d’effectuer les réparations que l’Autorité Suprême lui avait attribué. Une baisse de la pression c’était faite ressentir dans le secteur et il devait la trouver et la colmater. Chose aisée quand vous avez à votre disposition tout le matériel et la technologie terrestre, bien moins quand vous devez vous débrouiller avec de la récupération. La fuite provenait d’une canalisation d’une cabane qui avait été enfoncé. Il dû contacter le quartier général via le Réseau afin de couper l’alimentation et de fixer le problème. Il fabriqua lui-même une sorte de pâte adhésive provenant d’une plante que le secteur de la recherche avait fournie au stock de l’Artisanat. Il suffisait de broyer cette plante et de la mélanger avec de l’eau salé pour obtenir une pâte caoutchouteuse et imperméable. Khon-ma s’évertua ensuite à réparer la partie de la cabane en bois qui avait été abimée et passa son après-midi, planches et pointes à la main afin de rendre le tout propre et sécurisé. Il avait toujours était doué avec ses mains et avait l’esprit pratique. Bien utile dans le secteur de l’Artisanat.
Mais actuellement, il se retrouvait épuisé dans l’ombre d’un bâtiment, cherchant à retrouver contenance. Le monde tournait autour de lui quand les couleurs apparurent. D’abord autour de ses mains qu’il fixait, puis tout autour de lui. Alors qu’il relevait la tête, sa respiration se coupa. Le monde autour de lui avait pris une toute autre envergure. Les passants laissaient derrière eux des empreintes fantomatiques dont les couleurs s’emblaient s’évaporer petit à petit. Et les auras. Les auras ! Elles étaient partout. Ce phénomène avait commencé à se produire depuis qu’il était arrivé ici, et le vieil homme commençait simplement à l’apprivoiser. A vrai dire, il le subissait. Autour de lui, autour de chaque personne, des auras montaient vers le ciel, chacun possédant la sienne propre. Et le monde semblaient avoir atteindre un autre niveau, une sorte d’hyper-réalité.
*Ne dis pas n’importe quoi vieux-chnoque ! Tout ça n’est pas vraiment réel, n’est-ce pas ? Allez, arrête de te raconter des histoires. Tu es très certainement mort dans cet accident ou tu es dans le coma en train d’imaginer tout ça. Et ne me sors pas que ça te semble bien réel ! Quand tu rêves, tu y crois aussi. Ton esprit commence à battre la campagne ! *
Oui, mais les couleurs ne pouvaient pas mentir, il le sentait.
Qu’importait la logique, elles étaient là et magnifique. Enrobant le monde d’un tout autre niveau de compréhension. Il voyait se jeune couple se tenant la main, et leurs auras montaient vers le ciel en s’entremêlant, symbole s’il en fallait de leur amour. Sans s’en rendre compte, ses pas le sortir de l’ombre et il commença à marcher vers les couleurs, regard ébahis et bouche ouverte. Tout à sa contemplation, un détail attira son regard, une anomalie dans ce monde, une tâche d’encre sur la fine feuille de la réalité. Cela provenait d’un homme assis sur un banc, au milieu de la place. Il s’élevait de lui une aura pastel de petite taille et semblant se contracter autour de lui. Cette aura était parcourue de de veines noires, semblables à des ronces qui semblaient vouloir la recouvrir. Un combat interne semblait tirailler cet homme être son véritable être, et une noirceur souhaitant recouvrir son âme. Ce dernier releva la tête et leur regard se croisa. Les couleurs disparurent et laissèrent place à un monde soudain bien terne et sans relief. Khon-ma fit un signe de la main à l’inconnu et se dirigea vers lui.
« Bonjour, Khon-ma Askhat – lui dit-il en lui tendant la main- mais je vous en prie, appelez-moi Khon-ma. Puis-je m’assoir à côté de vous ? Je vous avoue que la journée a été longue. »
Sans attendre la réponse, il se laissa tomber sur le banc, ressentant toute la fatigue d’une journée de travail. Il ferma les yeux une seconde puis regarda de nouveau son voisin de siège qui semblait également exténué.
« Votre journée a dû être longue également. Sans vouloir vous offenser vous avez une mine affreuse. Et c’est un vieux de vieille qui vous dit ça. L’hôpital qui se fout de la charité. »
Il éclata d’un rire franc puis reprit contenance. Son ventre gargouilla une fois, puis deux. La vision des couleurs semblait consommer beaucoup de calories.
« Excusez le bruit. Vous savez, avec l’âge l’estomac devient un petit dictateur et il réclame sa portion à heure fixe. Impossible d’y déroger. Voudriez-vous m’accompagner au poste de distribution afin de récupérer notre ration ? Pour tout vous dire, ça me rendrait bien service d’avoir quelqu’un à mes côté pour marcher jusque-là. Et puis, on se tiendra compagnie. C’est bien la compagnie vous savez. Ca évite de broyer du noir, ça permet de partager aussi, de créer du lien. Vous savez, comme cette histoire de Freud et d’Anna O qui avait des troubles parce qu’elle avait gardé en elle des souffrances et des secrets. En les extériorisant, elle allait mieux. Bah, je ne suis pas psy, vous voyez. Mais je crois que c’est bien de ne pas tout garder en soit. Excusez si je parle trop... On y va ? »
En toute honnêteté, Khon-ma avait essayé de retranscrire avec des mots ce qu’il avait ressenti via l’aura de cet homme. Les auras. Et cette couleur noire lui avait fait froid dans le dos. Il ne voyait plus les couleurs actuellement, mais il crut sentir une goutte d’encre brûlante tomber sur le dos de sa main. Oui, s’il le pouvait, il voulait comprendre et aider cet homme jaune.
Le regard du vieil homme était perdu dans le vide alors qu’il se tenait dans l’ombre d’un bâtiment. Le seul son parvenant à ses oreilles était celui de son cœur lancé dans un solo de batterie endiablé. Une fois de plus, il avait poussé son corps trop loin et en payait maintenant les conséquences. Sa tête lui tournait alors que l’air émanant des pores de sa peau semblait trop lourd pour parvenir jusqu’à ses poumons. Une fine pellicule de sueur recouvrait sa peau, laissant une marque sombre dans le dos de son t-shirt, tel un papillon déployant ses ailes.
Une planche de bois qu’il tenait à la main lui échappa et tomba sur le sol. Alors qu’il se penchait pour la ramasser, le monde se mit à tourner dangereusement, l’obligeant à stopper son mouvement. Les mains sur les genoux, il tenta de reprendre des forces et de se calmer. La journée avait été longue mais il était le seul à blâmer. Il entendait encore la voix, emplie d’empathie, de la jeune infirmière du secteur de la Santé lui dire que, compte tenu son âge, il n’était pas obligé de travailler autant, qu’il devait penser à sa propre santé. Balivernes ! Il allait très bien et ne comptait pas rester assis à végéter toute la journée. Ce nouveau monde avait besoin de lui, il le sentait malgré son âge avancé. Son âge ! Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien tous l’embêter à cause de son âge. Pensaient-ils que le temps lui avait enlevé sa qualité d’homme ?
Force était cependant de constater qu’il avait poussé son corps dans ses retranchements aujourd’hui. Levé à l’aurore, Le vieil homme c’était rendu au quartier des Agoras afin d’effectuer les réparations que l’Autorité Suprême lui avait attribué. Une baisse de la pression c’était faite ressentir dans le secteur et il devait la trouver et la colmater. Chose aisée quand vous avez à votre disposition tout le matériel et la technologie terrestre, bien moins quand vous devez vous débrouiller avec de la récupération. La fuite provenait d’une canalisation d’une cabane qui avait été enfoncé. Il dû contacter le quartier général via le Réseau afin de couper l’alimentation et de fixer le problème. Il fabriqua lui-même une sorte de pâte adhésive provenant d’une plante que le secteur de la recherche avait fournie au stock de l’Artisanat. Il suffisait de broyer cette plante et de la mélanger avec de l’eau salé pour obtenir une pâte caoutchouteuse et imperméable. Khon-ma s’évertua ensuite à réparer la partie de la cabane en bois qui avait été abimée et passa son après-midi, planches et pointes à la main afin de rendre le tout propre et sécurisé. Il avait toujours était doué avec ses mains et avait l’esprit pratique. Bien utile dans le secteur de l’Artisanat.
Mais actuellement, il se retrouvait épuisé dans l’ombre d’un bâtiment, cherchant à retrouver contenance. Le monde tournait autour de lui quand les couleurs apparurent. D’abord autour de ses mains qu’il fixait, puis tout autour de lui. Alors qu’il relevait la tête, sa respiration se coupa. Le monde autour de lui avait pris une toute autre envergure. Les passants laissaient derrière eux des empreintes fantomatiques dont les couleurs s’emblaient s’évaporer petit à petit. Et les auras. Les auras ! Elles étaient partout. Ce phénomène avait commencé à se produire depuis qu’il était arrivé ici, et le vieil homme commençait simplement à l’apprivoiser. A vrai dire, il le subissait. Autour de lui, autour de chaque personne, des auras montaient vers le ciel, chacun possédant la sienne propre. Et le monde semblaient avoir atteindre un autre niveau, une sorte d’hyper-réalité.
*Ne dis pas n’importe quoi vieux-chnoque ! Tout ça n’est pas vraiment réel, n’est-ce pas ? Allez, arrête de te raconter des histoires. Tu es très certainement mort dans cet accident ou tu es dans le coma en train d’imaginer tout ça. Et ne me sors pas que ça te semble bien réel ! Quand tu rêves, tu y crois aussi. Ton esprit commence à battre la campagne ! *
Oui, mais les couleurs ne pouvaient pas mentir, il le sentait.
Qu’importait la logique, elles étaient là et magnifique. Enrobant le monde d’un tout autre niveau de compréhension. Il voyait se jeune couple se tenant la main, et leurs auras montaient vers le ciel en s’entremêlant, symbole s’il en fallait de leur amour. Sans s’en rendre compte, ses pas le sortir de l’ombre et il commença à marcher vers les couleurs, regard ébahis et bouche ouverte. Tout à sa contemplation, un détail attira son regard, une anomalie dans ce monde, une tâche d’encre sur la fine feuille de la réalité. Cela provenait d’un homme assis sur un banc, au milieu de la place. Il s’élevait de lui une aura pastel de petite taille et semblant se contracter autour de lui. Cette aura était parcourue de de veines noires, semblables à des ronces qui semblaient vouloir la recouvrir. Un combat interne semblait tirailler cet homme être son véritable être, et une noirceur souhaitant recouvrir son âme. Ce dernier releva la tête et leur regard se croisa. Les couleurs disparurent et laissèrent place à un monde soudain bien terne et sans relief. Khon-ma fit un signe de la main à l’inconnu et se dirigea vers lui.
« Bonjour, Khon-ma Askhat – lui dit-il en lui tendant la main- mais je vous en prie, appelez-moi Khon-ma. Puis-je m’assoir à côté de vous ? Je vous avoue que la journée a été longue. »
Sans attendre la réponse, il se laissa tomber sur le banc, ressentant toute la fatigue d’une journée de travail. Il ferma les yeux une seconde puis regarda de nouveau son voisin de siège qui semblait également exténué.
« Votre journée a dû être longue également. Sans vouloir vous offenser vous avez une mine affreuse. Et c’est un vieux de vieille qui vous dit ça. L’hôpital qui se fout de la charité. »
Il éclata d’un rire franc puis reprit contenance. Son ventre gargouilla une fois, puis deux. La vision des couleurs semblait consommer beaucoup de calories.
« Excusez le bruit. Vous savez, avec l’âge l’estomac devient un petit dictateur et il réclame sa portion à heure fixe. Impossible d’y déroger. Voudriez-vous m’accompagner au poste de distribution afin de récupérer notre ration ? Pour tout vous dire, ça me rendrait bien service d’avoir quelqu’un à mes côté pour marcher jusque-là. Et puis, on se tiendra compagnie. C’est bien la compagnie vous savez. Ca évite de broyer du noir, ça permet de partager aussi, de créer du lien. Vous savez, comme cette histoire de Freud et d’Anna O qui avait des troubles parce qu’elle avait gardé en elle des souffrances et des secrets. En les extériorisant, elle allait mieux. Bah, je ne suis pas psy, vous voyez. Mais je crois que c’est bien de ne pas tout garder en soit. Excusez si je parle trop... On y va ? »
En toute honnêteté, Khon-ma avait essayé de retranscrire avec des mots ce qu’il avait ressenti via l’aura de cet homme. Les auras. Et cette couleur noire lui avait fait froid dans le dos. Il ne voyait plus les couleurs actuellement, mais il crut sentir une goutte d’encre brûlante tomber sur le dos de sa main. Oui, s’il le pouvait, il voulait comprendre et aider cet homme jaune.
- Khon-maGénéralDétailsHRP
Re: La Faim et un Début.
Pendant un moment, Velhelm est soulagé. Le vieillard s'approche de lui. Un fin sourire vient apporter un peu de lumière à son visage fatiguée par cette bataille intérieure. Il le suit du regard jusqu'à ce qu'il soit à portée de sa main. S'il devait cligner des yeux maintenant, serait-il encore là lorsqu'il les rouvrirait ?
« Velhelm Peikko. Bonjour. Allez-y, asseyez-vous. »
Quitter la main du vieillard est presque une douleur. Comme il redoutait de cligner des yeux.
« Une mine affreuse ? A ce point ? »
Un instant, Velhelm sent les abysses remonter à toute vitesse. Dans sa tête, un petit film se joue. Il fait nuit, ses pieds sont englués dans ce qui semble être de la vase. Devant lui, les abysses se ruent sur lui comme si la mer d'outre-tombe elle-même était victime de la Faim.
Puis le petit film éclate comme une bulle de savon. Pof ! Silencieusement et simplement. Comme un enfant passionné par ces petites sphères sur laquelle coule les couleurs de l'arc-en-ciel. En cet instant, c'est le rire du vieillard qui vient de le sauver de son « Mister Hyde ».
« Merci, monsieur. Vraiment, merci. Vous venez de me sauver la vie. Tout du moins, vous avez repoussé mes cauchemars. Ah ah ah ! »
Le rire s'arrête finalement. Le silence revient et englobe ce petit banc, posé devant l'agitation des passants. Les deux inconnus qui ne se connaissent que de noms observent quelques minutes les allers et venues devant eux. Chacun se repose de ces épreuves. Alors qu'un moment de gêne commence à se former, c'est les gargouillis du vieil homme qui remplacent une question sans valeurs.
Les yeux s'ouvrent de surprise. Comment ça l'emmener aller chercher des rationnements ? Est-ce un espion envoyé par la cité ? Ont-ils découverts que j'étais le meurtrier de mes deux précédents repas ?... Dans sa tête, Velhelm entend son sourire se briser. Il a vraiment cette sensation « d'entendre » le bruitage de son sourire exploser en petits morceaux. Et puis, qu'est-ce que c'est que cette histoire de Freud et d'Anna O ? Ce vieillard semble en savoir beaucoup alors qu'ils viennent seulement de se rencontrer. C'est louche. Il n'existe pas de telle coïncidence. Velhelm a lu trop de thrillers et de polars noirs pour savoir ça.
Alors Velhelm se lève d'un seul bond et plonge son regard dans celui de ce petit homme récupérant son souffle. Un petit frisson court sur sa nuque, relevant les poils. Il se retourne sauvagement, comme une bête traquée. Il cherche du regard, dans les ténèbres des ruelles, la présence d'espions et de renforts. Mais il n'y a rien.
« Qui êtes-vous ? Qui êtes-vous, vraiment ? Comment pouvez-vous en savoir autant sur moi ? »
De nouveau, Velhelm observe les passants et les ruelles. Puis il revient vers le vieillard, posant ses mains sur deux petits sachets qu'il sort de chacune de ces poches. Un léger parfum atteint les narines du vieillard. Une saveur parfois trop rare sur ce monde si pauvre en ressources.
« Si vous en savez autant sur moi, vous savez ce que j'ai dans ces petits sacs. Mettons que vous jouiez à l'idiot et que je me dois de vous expliquer. »
Tenant toujours un sachet dans chacune de ces deux mains, Velhelm, à l'aide de ses doigts, ouvre les deux lanières.
« J'ai cuisiné ces deux monstres tout à l'heure. Si je mange ce morceau de viande, je pourrais cracher du feu et faire disparaître toute la rue. Je pourrais alors disparaître, ou jouer le survivant de cette inexplicable tragédie. Ou alors je pourrais cet autre morceau de viande. Dans ce cas, j'acquérais la faculté de maîtriser l'électricité. Alors, pendant un court instant, je pourrais électrocuter votre cerveau et vous faire tout oublier de cette rencontre et de moi. »
Ces deux morceaux de viande ne possédaient aucun pouvoir. Paniqué, Velhelm jouait au bluff en même temps qu'il était victime d'une crise de paranoïa. D'ailleurs, une goutte de sueur coula le long de son visage tandis que ses pupilles étaient dilatées.
« Velhelm Peikko. Bonjour. Allez-y, asseyez-vous. »
Quitter la main du vieillard est presque une douleur. Comme il redoutait de cligner des yeux.
« Une mine affreuse ? A ce point ? »
Un instant, Velhelm sent les abysses remonter à toute vitesse. Dans sa tête, un petit film se joue. Il fait nuit, ses pieds sont englués dans ce qui semble être de la vase. Devant lui, les abysses se ruent sur lui comme si la mer d'outre-tombe elle-même était victime de la Faim.
Puis le petit film éclate comme une bulle de savon. Pof ! Silencieusement et simplement. Comme un enfant passionné par ces petites sphères sur laquelle coule les couleurs de l'arc-en-ciel. En cet instant, c'est le rire du vieillard qui vient de le sauver de son « Mister Hyde ».
« Merci, monsieur. Vraiment, merci. Vous venez de me sauver la vie. Tout du moins, vous avez repoussé mes cauchemars. Ah ah ah ! »
Le rire s'arrête finalement. Le silence revient et englobe ce petit banc, posé devant l'agitation des passants. Les deux inconnus qui ne se connaissent que de noms observent quelques minutes les allers et venues devant eux. Chacun se repose de ces épreuves. Alors qu'un moment de gêne commence à se former, c'est les gargouillis du vieil homme qui remplacent une question sans valeurs.
Les yeux s'ouvrent de surprise. Comment ça l'emmener aller chercher des rationnements ? Est-ce un espion envoyé par la cité ? Ont-ils découverts que j'étais le meurtrier de mes deux précédents repas ?... Dans sa tête, Velhelm entend son sourire se briser. Il a vraiment cette sensation « d'entendre » le bruitage de son sourire exploser en petits morceaux. Et puis, qu'est-ce que c'est que cette histoire de Freud et d'Anna O ? Ce vieillard semble en savoir beaucoup alors qu'ils viennent seulement de se rencontrer. C'est louche. Il n'existe pas de telle coïncidence. Velhelm a lu trop de thrillers et de polars noirs pour savoir ça.
Alors Velhelm se lève d'un seul bond et plonge son regard dans celui de ce petit homme récupérant son souffle. Un petit frisson court sur sa nuque, relevant les poils. Il se retourne sauvagement, comme une bête traquée. Il cherche du regard, dans les ténèbres des ruelles, la présence d'espions et de renforts. Mais il n'y a rien.
« Qui êtes-vous ? Qui êtes-vous, vraiment ? Comment pouvez-vous en savoir autant sur moi ? »
De nouveau, Velhelm observe les passants et les ruelles. Puis il revient vers le vieillard, posant ses mains sur deux petits sachets qu'il sort de chacune de ces poches. Un léger parfum atteint les narines du vieillard. Une saveur parfois trop rare sur ce monde si pauvre en ressources.
« Si vous en savez autant sur moi, vous savez ce que j'ai dans ces petits sacs. Mettons que vous jouiez à l'idiot et que je me dois de vous expliquer. »
Tenant toujours un sachet dans chacune de ces deux mains, Velhelm, à l'aide de ses doigts, ouvre les deux lanières.
« J'ai cuisiné ces deux monstres tout à l'heure. Si je mange ce morceau de viande, je pourrais cracher du feu et faire disparaître toute la rue. Je pourrais alors disparaître, ou jouer le survivant de cette inexplicable tragédie. Ou alors je pourrais cet autre morceau de viande. Dans ce cas, j'acquérais la faculté de maîtriser l'électricité. Alors, pendant un court instant, je pourrais électrocuter votre cerveau et vous faire tout oublier de cette rencontre et de moi. »
Ces deux morceaux de viande ne possédaient aucun pouvoir. Paniqué, Velhelm jouait au bluff en même temps qu'il était victime d'une crise de paranoïa. D'ailleurs, une goutte de sueur coula le long de son visage tandis que ses pupilles étaient dilatées.
- Velhelm PeikkoGénéralDétailsHRP
Re: La Faim et un Début.
Le vieil homme se sentait bien ainsi posé sur le banc. Les auras avaient disparus laissant derrière elles une douce mélancolie et le souvenir extatique d’avoir touché du doigt un tout nouveau monde au-delà des frontières connus. Il ne pouvait plus le voir ni le ressentir, mais il savait que cet univers n’avait pas pour autant cessé d’exister. Et son esprit retourna vers ces ronces noires qu’il avait observé autour de l’homme assis à ses côtés. Elles étaient là, tout proches de lui. Et pendant une seconde il se demanda si ce phénomène était contagieux ? Cette maladie de l’âme pouvait-elle s’attaquer à son aura ? Un frisson lui parcouru l’échine alors que les derniers rayons de soleil s’envolaient vers d’autres cieux.
Puis - ce calme – temporaire, vola en éclat – avant que la tempête – ne s’abattit sur eux. Velhelm s’emporta – comme le vent – devenant véhément. Son discours n’avait guère de sens pour Khon-ma qui ne comprenait ni les causes, ni les conséquences possible de ce changement. Mais c’était faux. Au fond de lui-même, il savait. Il avait beau ne pas avoir compris, le monde des couleurs lui avait fait ressentir des vérités qu’il n’arrivait pas encore à appréhender. Comme le fait que la nourriture avait un rôle à jouer dans la condition de son concitoyen. A vrai dire, cette sensation qu’il avait perçue était bi-polaire. A la fois source de bonheur et de malheur chez Velhelm, elle était la clef de voûte de son âme.
« Velhelm, quoi que vous vouliez faire, calmez-vous. Il ne sert à rien d’inquiéter les passants en élevant la voix. Si vous voulez criez, je le peux aussi mais cela n’arrangera en rien la situation. Alors je vous en prie, reprenez place. Je ne suis qu’un vieil homme bientôt octogénaire, je ne vois pas en quoi je pourrais vous nuire. Et surtout, je ne comprends pas vos menaces avec vos sachets de viande. »
Au fond de lui, il sentait qu’il aurait pu comprendre. S’il pouvait maîtriser les auras, tout du moins les invoquer, le tibétain aurait alors ressenti l’ampleur des menaces, le texte sous-jacent aux mots. Il aurait même pu, il en était sûr, influencer son âme et l’amener à s’apaiser. Et pourtant, actuellement, il n’était qu’un vieil homme faisant face à ce qui semblait être un homme en peine. Non pas fou. Non. Simplement égaré et effrayé. Ne demandant qu’à être guidé.
« Velhelm, pour vous dire la vérité, je ne vous connais ni d’Adam, ni d’Eve. Ni même n’ai entendu parler de vous par le passé. Et si jamais j’eu dû le faire, je m’excuse que tel n’est pas été le cas. En fait, dans les faits, je vous ai simplement vu assis ici seul, et j’ai ressenti le besoin de venir vers vous. Vous semblez être en proie à un combat intérieur. Je… Parfois… Je peux voir les auras des gens. Oh, rien de bien spécifique vous savez. Mais dans votre cas, j’ai ressenti la faim. La faim et la nourriture comme clef de voûte de votre univers. A la fois paradis et enfer. Je vous ai vu ainsi et ai simplement voulu me joindre à vous. Simplement. »
Le vieil homme fit une pause et tenta de se concentrer. Les auras avait disparus mais il ne doutait pas qu’elles étaient toujours présentes autour de lui. De son regard, il tenta de transmettre à Velhelm un peu de son calme. D’apaiser son âme en peine qu’il imaginait vibrante et pulsante à la vitesse des battements de son cœur.
« Libre à vous de me croire ou non, Velhelm. Mais ma proposition tient toujours et je serais heureux de pouvoir partager une ration avec vous. D’ailleurs, et excusez-moi si cela est un blasphème pour vous, mais je suis sûr que nous pourriez ajouter le contenu de vos sachets dans nos rations afin de les rendre plus attrayante. »
Khon-ma émis un petit rire semblable a une quinte de toux avant de se lever du banc. Il invita une nouvelle fois son concitoyen à le suivre et se rendit au point de ravitaillement qui se trouvait le plus proche. Le vieil homme marchait la canne à la main, ne s’y remettant qu’en cas de besoin réel, s’il fallait gravir des marches ou un terrain pentu. Les rues commençaient à s’illuminer des quelques éclairages de la ville. Permettant de séparer les différentes allées principales sans pour autant donner une réelle visibilité. Le dépôt n’était qu’une petite cabane enfoncée sous un porche et protégé par une grille sensée prévenir de toute tentative de vol. Il tendit à l’intendant sa carte de travailleur l’autorisant au retrait d’une ration et se dirigea vers un petit espace vert afin de s’assoir.
A mi-chemin, un coup puissant dans le dos le fit chuter. Sous le choc, le vieil homme ne put réagir immédiatement et resta prostré quelques secondes à même le sol. L’odeur âcre de la terre emplissait ses narines alors que relevant la tête, il voyait son assaillant partir avec sa ration quotidienne. La colère emplissait rapidement le tibétain, sans qu’il ne soit certains que ce sentiment provenait de lui-même; une émotion noire et partagée. Impétueuse, impériale et intransigeante. Sans même se retourner, il dit :
« Quitte à ce que certaine personnes disparaissent… Il est peut-être possible d’associer vos besoins à ceux de la société. »
Derrière lui, une grande forme noire et couverte de ronce laissait briller deux yeux immenses et démentiels.
Puis - ce calme – temporaire, vola en éclat – avant que la tempête – ne s’abattit sur eux. Velhelm s’emporta – comme le vent – devenant véhément. Son discours n’avait guère de sens pour Khon-ma qui ne comprenait ni les causes, ni les conséquences possible de ce changement. Mais c’était faux. Au fond de lui-même, il savait. Il avait beau ne pas avoir compris, le monde des couleurs lui avait fait ressentir des vérités qu’il n’arrivait pas encore à appréhender. Comme le fait que la nourriture avait un rôle à jouer dans la condition de son concitoyen. A vrai dire, cette sensation qu’il avait perçue était bi-polaire. A la fois source de bonheur et de malheur chez Velhelm, elle était la clef de voûte de son âme.
« Velhelm, quoi que vous vouliez faire, calmez-vous. Il ne sert à rien d’inquiéter les passants en élevant la voix. Si vous voulez criez, je le peux aussi mais cela n’arrangera en rien la situation. Alors je vous en prie, reprenez place. Je ne suis qu’un vieil homme bientôt octogénaire, je ne vois pas en quoi je pourrais vous nuire. Et surtout, je ne comprends pas vos menaces avec vos sachets de viande. »
Au fond de lui, il sentait qu’il aurait pu comprendre. S’il pouvait maîtriser les auras, tout du moins les invoquer, le tibétain aurait alors ressenti l’ampleur des menaces, le texte sous-jacent aux mots. Il aurait même pu, il en était sûr, influencer son âme et l’amener à s’apaiser. Et pourtant, actuellement, il n’était qu’un vieil homme faisant face à ce qui semblait être un homme en peine. Non pas fou. Non. Simplement égaré et effrayé. Ne demandant qu’à être guidé.
« Velhelm, pour vous dire la vérité, je ne vous connais ni d’Adam, ni d’Eve. Ni même n’ai entendu parler de vous par le passé. Et si jamais j’eu dû le faire, je m’excuse que tel n’est pas été le cas. En fait, dans les faits, je vous ai simplement vu assis ici seul, et j’ai ressenti le besoin de venir vers vous. Vous semblez être en proie à un combat intérieur. Je… Parfois… Je peux voir les auras des gens. Oh, rien de bien spécifique vous savez. Mais dans votre cas, j’ai ressenti la faim. La faim et la nourriture comme clef de voûte de votre univers. A la fois paradis et enfer. Je vous ai vu ainsi et ai simplement voulu me joindre à vous. Simplement. »
Le vieil homme fit une pause et tenta de se concentrer. Les auras avait disparus mais il ne doutait pas qu’elles étaient toujours présentes autour de lui. De son regard, il tenta de transmettre à Velhelm un peu de son calme. D’apaiser son âme en peine qu’il imaginait vibrante et pulsante à la vitesse des battements de son cœur.
« Libre à vous de me croire ou non, Velhelm. Mais ma proposition tient toujours et je serais heureux de pouvoir partager une ration avec vous. D’ailleurs, et excusez-moi si cela est un blasphème pour vous, mais je suis sûr que nous pourriez ajouter le contenu de vos sachets dans nos rations afin de les rendre plus attrayante. »
Khon-ma émis un petit rire semblable a une quinte de toux avant de se lever du banc. Il invita une nouvelle fois son concitoyen à le suivre et se rendit au point de ravitaillement qui se trouvait le plus proche. Le vieil homme marchait la canne à la main, ne s’y remettant qu’en cas de besoin réel, s’il fallait gravir des marches ou un terrain pentu. Les rues commençaient à s’illuminer des quelques éclairages de la ville. Permettant de séparer les différentes allées principales sans pour autant donner une réelle visibilité. Le dépôt n’était qu’une petite cabane enfoncée sous un porche et protégé par une grille sensée prévenir de toute tentative de vol. Il tendit à l’intendant sa carte de travailleur l’autorisant au retrait d’une ration et se dirigea vers un petit espace vert afin de s’assoir.
A mi-chemin, un coup puissant dans le dos le fit chuter. Sous le choc, le vieil homme ne put réagir immédiatement et resta prostré quelques secondes à même le sol. L’odeur âcre de la terre emplissait ses narines alors que relevant la tête, il voyait son assaillant partir avec sa ration quotidienne. La colère emplissait rapidement le tibétain, sans qu’il ne soit certains que ce sentiment provenait de lui-même; une émotion noire et partagée. Impétueuse, impériale et intransigeante. Sans même se retourner, il dit :
« Quitte à ce que certaine personnes disparaissent… Il est peut-être possible d’associer vos besoins à ceux de la société. »
Derrière lui, une grande forme noire et couverte de ronce laissait briller deux yeux immenses et démentiels.
- Khon-maGénéralDétailsHRP
Re: La Faim et un Début.
Il avait eu raison. Il émanait de ce vieil homme une atmosphère puissante : sereine. Ce petit homme faible au visage ridé avait la particularité de refouler son « mister Hyde » intérieur.
« Je suis désolé. Je suis désolé de vous avoir agresser sans raison. Je suis juste... j'ai les nerfs à fleur de peau. Désolé. »
Puis Velhelm se rassit sur le banc. Son dos se cambra. Il n'avait pas la force de se tenir bien droit et d'affronter le monde. Non, il se prostra sur lui-même. Témoignage ancien du fœtus qu'il avait été, bien au chaud dans le ventre de sa maman.
Au fur et à mesure que le vieil homme parlait, les émotions bataillaient dans son corps. Il y avait cette puissante paranoïa provenant de cette logique humaine qui refusait les instincts animales. Au fond de lui, il savait que ce vieil homme se trouvait là seulement pour l'aider. Mais sa vie passée parmi le labyrinthe de la civilisation et des trop nombreux polars noirs lus le soir avait le dessus.
« J'ai envie de vous croire. Vraiment. Mais je ne peux m'empêcher de douter. Une faiblesse personnelle... J'en suis conscient mais je ne suis pas assez fort pour la surmonter. »
Un silence accompagna cette triste réponse.
« J'accepte votre invitation. Je vais vous accompagner jusqu'au stand de rationnement. Je me sentirais mal de vous laisser partir seul maintenant. »
Ils n'avaient pas beaucoup marché que quelque chose pataugeait dans le chaudron qu'était son âme. Une espèce de parasite qui grossissait malgré l'atmosphère de sérénité que dégageait le vieil homme. Quelques pas plus tard et Velhelm fit une grimace. Quelque chose n'allait pas. Les bâtiments semblaient se resserrer. Comme s'ils avaient une vie propre et qu'ils voulaient le dévorer.
Il s'arrêta alors.
« Je suis désolé mais je vous ai menti. En fait, je ne vous suis pas par charité d'âme. Je ne sais pas pourquoi mais je ressens le besoin d'être honnête avec vous. »
Velhelm prit une grande inspiration. Un instant seulement, les poches qu'il avait en-dessous les yeux semblèrent un peu moins lourde.
« En fait, si je vous accompagne, c'est parce que vous êtes un allié précieux dans mon combat intérieur. Vous repoussez cette chose au fond de moi. Juste en étant près de moi, juste avec votre aura. »
Un instant seulement, son visage parut s'ouvrir au monde. Une confiance renouvelée. Le parasite à l'intérieur du chaudron qu'était son âme cria d'agonie alors que Velhelm s'imaginait le découper en deux avec l'un de ses couteaux de cuisine.
« Je suis désolé d'être égoïste. Quand nous serons arrivés au stand de rationnement, je vous donnerais une partie de la mienne. Non, ne vous inquiétez pas, je n'ai pas trop faim. En tout cas, avec mon estomac dans ces conditions, je suis certain de vomir. »
Finalement, les deux hommes arrivèrent près de la cabane. Le vieil homme se mit devant Velhelm dans la file. Il y avait quelques personnes aux alentours qui mangeait debout, profitant de ce que c'était tiède. C'est à cause de ces différents facteurs que le vieil homme fut bousculé alors que Velhelm était sur le point de le rejoindre.
« Hey, vous ! Arrêtez ! VOLEUR ! »
Velhelm posa un genou à terre, posant sa ration par terre pour pouvoir aider le vieil homme à se relever. Il se dit que c'était bon d'aider les autres sans rien attendre en retour. Certes, il ne rattraperait pas le voleur. Mais peut-être ce jeune homme qui avait quitté la file pour aller à sa poursuite ?
Puis il déglutit difficilement. Ce que venait de dire le vieil homme. Le ton et la façon dont son visage s'était tendu. Ce n'était pas possible.
*Velhelm, respire ! Ne laisse pas tes pensées prendre le contrôle de toi. *
« Est-ce que vous allez bien ? »
*Oublie ce qu'il a dit. Passe à autre chose. Pour ta survie, Velhelm ! *
« Tenez, prenez ma ration. Je vous l'ai dit, je n'ai pas faim de toute façon. »
Ses mains décrochèrent ensuite les petits sacs dans lesquels se trouvait un morceau de viande titillant les narines. Même l'estomac de Velhelm gargouilla.
« Prenez et régalez-vous. Oh ! Ne craignez rien, ces morceaux de viande ne contiennent aucun pouvoir. Ce que j'ai dit tout à l'heure, je l'ai dit parce que j'ai eu peur de vous. Désolé. »
Qu'est-ce qu'il allait faire maintenant ? Ils étaient arrivés au point de ravitaillement. Le vieil homme allait surement le remercier et lui souhaiter au revoir. Ils allaient se quitter et Velhelm se retrouverait avec son « mister Hyde », seul, alors que la longue nuit venait d'étendre son voile...
*Ce n'est pas possible... *
« Je ne sais pas comment dorment les vieux, euh pardon, désolé. Je voulais dire, je ne sais pas si vous devez aller vous coucher à des heures précises mais, est-ce que ça vous intéresserait que je vous raccompagne ? Ou alors, nous pourrions nous revoir demain-
*Si je résiste à cette Faim... Si je le laisse prendre le contrôle, il me faudra toute la journée pour cuisiner ma victime, stocker le surplus et faire disparaître le reste... Je déteste quand je me mets à penser de cette manière. *
« Nous pourrions nous revoir sur mon lieu de travail. Je suis sur que nous pourrions beaucoup apprendre l'un de l'autre. Qu'en dites-vous ? »
« Je suis désolé. Je suis désolé de vous avoir agresser sans raison. Je suis juste... j'ai les nerfs à fleur de peau. Désolé. »
Puis Velhelm se rassit sur le banc. Son dos se cambra. Il n'avait pas la force de se tenir bien droit et d'affronter le monde. Non, il se prostra sur lui-même. Témoignage ancien du fœtus qu'il avait été, bien au chaud dans le ventre de sa maman.
Au fur et à mesure que le vieil homme parlait, les émotions bataillaient dans son corps. Il y avait cette puissante paranoïa provenant de cette logique humaine qui refusait les instincts animales. Au fond de lui, il savait que ce vieil homme se trouvait là seulement pour l'aider. Mais sa vie passée parmi le labyrinthe de la civilisation et des trop nombreux polars noirs lus le soir avait le dessus.
« J'ai envie de vous croire. Vraiment. Mais je ne peux m'empêcher de douter. Une faiblesse personnelle... J'en suis conscient mais je ne suis pas assez fort pour la surmonter. »
Un silence accompagna cette triste réponse.
« J'accepte votre invitation. Je vais vous accompagner jusqu'au stand de rationnement. Je me sentirais mal de vous laisser partir seul maintenant. »
Ils n'avaient pas beaucoup marché que quelque chose pataugeait dans le chaudron qu'était son âme. Une espèce de parasite qui grossissait malgré l'atmosphère de sérénité que dégageait le vieil homme. Quelques pas plus tard et Velhelm fit une grimace. Quelque chose n'allait pas. Les bâtiments semblaient se resserrer. Comme s'ils avaient une vie propre et qu'ils voulaient le dévorer.
Il s'arrêta alors.
« Je suis désolé mais je vous ai menti. En fait, je ne vous suis pas par charité d'âme. Je ne sais pas pourquoi mais je ressens le besoin d'être honnête avec vous. »
Velhelm prit une grande inspiration. Un instant seulement, les poches qu'il avait en-dessous les yeux semblèrent un peu moins lourde.
« En fait, si je vous accompagne, c'est parce que vous êtes un allié précieux dans mon combat intérieur. Vous repoussez cette chose au fond de moi. Juste en étant près de moi, juste avec votre aura. »
Un instant seulement, son visage parut s'ouvrir au monde. Une confiance renouvelée. Le parasite à l'intérieur du chaudron qu'était son âme cria d'agonie alors que Velhelm s'imaginait le découper en deux avec l'un de ses couteaux de cuisine.
« Je suis désolé d'être égoïste. Quand nous serons arrivés au stand de rationnement, je vous donnerais une partie de la mienne. Non, ne vous inquiétez pas, je n'ai pas trop faim. En tout cas, avec mon estomac dans ces conditions, je suis certain de vomir. »
Finalement, les deux hommes arrivèrent près de la cabane. Le vieil homme se mit devant Velhelm dans la file. Il y avait quelques personnes aux alentours qui mangeait debout, profitant de ce que c'était tiède. C'est à cause de ces différents facteurs que le vieil homme fut bousculé alors que Velhelm était sur le point de le rejoindre.
« Hey, vous ! Arrêtez ! VOLEUR ! »
Velhelm posa un genou à terre, posant sa ration par terre pour pouvoir aider le vieil homme à se relever. Il se dit que c'était bon d'aider les autres sans rien attendre en retour. Certes, il ne rattraperait pas le voleur. Mais peut-être ce jeune homme qui avait quitté la file pour aller à sa poursuite ?
Puis il déglutit difficilement. Ce que venait de dire le vieil homme. Le ton et la façon dont son visage s'était tendu. Ce n'était pas possible.
*Velhelm, respire ! Ne laisse pas tes pensées prendre le contrôle de toi. *
« Est-ce que vous allez bien ? »
*Oublie ce qu'il a dit. Passe à autre chose. Pour ta survie, Velhelm ! *
« Tenez, prenez ma ration. Je vous l'ai dit, je n'ai pas faim de toute façon. »
Ses mains décrochèrent ensuite les petits sacs dans lesquels se trouvait un morceau de viande titillant les narines. Même l'estomac de Velhelm gargouilla.
« Prenez et régalez-vous. Oh ! Ne craignez rien, ces morceaux de viande ne contiennent aucun pouvoir. Ce que j'ai dit tout à l'heure, je l'ai dit parce que j'ai eu peur de vous. Désolé. »
Qu'est-ce qu'il allait faire maintenant ? Ils étaient arrivés au point de ravitaillement. Le vieil homme allait surement le remercier et lui souhaiter au revoir. Ils allaient se quitter et Velhelm se retrouverait avec son « mister Hyde », seul, alors que la longue nuit venait d'étendre son voile...
*Ce n'est pas possible... *
« Je ne sais pas comment dorment les vieux, euh pardon, désolé. Je voulais dire, je ne sais pas si vous devez aller vous coucher à des heures précises mais, est-ce que ça vous intéresserait que je vous raccompagne ? Ou alors, nous pourrions nous revoir demain-
*Si je résiste à cette Faim... Si je le laisse prendre le contrôle, il me faudra toute la journée pour cuisiner ma victime, stocker le surplus et faire disparaître le reste... Je déteste quand je me mets à penser de cette manière. *
« Nous pourrions nous revoir sur mon lieu de travail. Je suis sur que nous pourrions beaucoup apprendre l'un de l'autre. Qu'en dites-vous ? »
- Velhelm PeikkoGénéralDétailsHRP
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