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[PV] Une chute brutale

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Message par Keith Asaro Jeu 22 Déc 2016 - 0:29

- Ouch ! La mère de toutes les migraines…

       Keith avait un mal de crâne venu de la partie la plus profonde et la plus sensible de ses neurones. Incapable d’aligner plus d’une ou deux pensées cohérentes il remua un peu dans son lit. Son lit ? Ca ne ressemblait pas à ses draps. Il remua encore un peu, mais la sensation persistait, ce n’était donc pas son esprit encore à moitié endormi. Il fallait qu’il sache pourquoi. Le seul moyen à ce niveau c’était les yeux.

       Keith essaya de les ouvrir mais ses paupières étaient comme cimentées entre elles, comme si une chape de plomb pesait dessus et les empêchaient de bouger. Enfin avec un peu d’effort il les sentit bouger et s’ouvrir un petit peu.
Flash. Keith referma immédiatement ses yeux, la lumière éblouissante lui avait encore aggravé son mal de crâne déjà douloureux.

« Faut éteindre les lumières quand on s’en sert pas ! »

       Sa voix lui semblait sèche et granuleuse, pas vraiment celle à laquelle il était habitué, mais sa gorge comme sèche l’empêchait de parler normalement. Ayant un peu repris ses esprits avec la douleur due à la lumière étant passée il décida de réitérer l’effort, cette fois en faisant attention à laisser ses yeux s’adapter doucement à la lumière. Keith vit alors la salle autour de lui.

       Il vit d’abord un plafond de bois. Inconnu. Il regarda ensuite un peu autour de lui. Des murs en pierre et une grande fenêtre derrière laquelle s’étendait une ville. Keith ne la voyait pas bien depuis son lit, et son mal de crâne l’empêchait aussi de se poser des questions sur la drôle de chambre dans laquelle il s’était réveillé. Puis, il s’intéressa enfin au lit, les draps, rêches et épais, étaient sans ornements et apparemment plus fait pour l’utilité que pour le confort.


« C’est un lit d’hôpital ? Je suis dans un hôpital ? »

       Keith reprit enfin son analyse de la chambre, murs en pierre, plafond en bois. Ce n’était pas un hôpital militaire. Ni un hôpital civil pour peu qu’il en sache, il semblait trop… rustique ? Non… abimé ? Oui, ca y ressemblait plus. Comme si l’hôpital avait dû par force s’installer dans un bâtiment qui n’était pas prévu pour ça à la base.

       Keith referma les yeux un peu et reposa sa tête sur l’oreiller, tout aussi peu moelleux que les draps sont doux. Ce n’était pas vraiment que ca le dérangeait, il avait déjà dormi dans des lits encore moins accueillants. Mais à l’image de la salle, il lui semblait que l’hôpital n’avait que peu pour survivre.

       Il attendit un peu dans cette position attendant que le mal de crâne se calme légèrement. Qu’il ait moins mal et qu’il puisse réfléchir plus posément. Quand il sentit que la douleur refluait il ouvrit de nouveau les yeux et regarda cette fois du coté de la vitre. Le soleil brillait au dessus et Keith ne pouvait pas le voir, mais la lumière était malgré tout intense, ca devait être pour ça que Keith avait aussi chaud, on devait être au alentours de midi ou tôt dans l’après-midi vu que les ombres n’étaient pas très allongées.

       Enfin en regardant le long de la grande vitre, son regard se posa sur la table de chevet se trouvant à coté de son lit. Et sur cette table trônait un livre. Comme un carnet. Keith l’attrapa pour mieux le regarder. Dès que la couverture lui apparut un peu mieux il ouvrit de grands yeux en le reconnaissant.


« Alex ! »

       Tout revint d’un coup en mémoire à Keith. Mais la panique de retrouver le journal d’Alex à coté de lui dans cette chambre avait fait disparaître la migraine qui jusqu’alors l’embourbait dans une hébétude complète.

       Keith se souvenait de tout, jusqu’à… jusqu’à… jusqu’avant l’enterrement d’Alex. Il regarda vers dehors pour regarder les ombres et faire une deuxième hypothèse sur l’heure qu’il était. Au moment où il écrivait dans le journal c’était le matin. Il avait passé toute la nuit à le lire. Si on considère qu’il s’était évanoui dans la rue, de fatigue ou de n’importe quoi, il pouvait peut-être encore le faire jusqu’au cimetière à temps. A condition de savoir où il était. Un autre coup d’œil à la pièce lui appris que son costume se trouvait plié sur une chaise non loin du lit.

       Il ne prit même pas le temps de se demander qui pouvait lui avoir retiré ses vêtements, ni pourquoi. Il ne prit pas non plus le temps de détailler la robe de chambre d’hôpital qu’il n’avait d’ailleurs toujours pas remarqué. Il essaya de se redresser sur le lit, sentit qu’il devait fournir quelques efforts, mais mis ca sur une chute probable dû à son évanouissement. Il se tourna enfin d’un coté du lit et essaya de se relever.

       Ses jambes qui n’avaient pas bougé depuis un peu plus d’une semaine, ce que Keith ne savait pas encore, ne réussirent pas à supporter le poids de l’homme qui essayait de se tenir dessus. Ce n’est pas qu’elles n’avaient plus de vigueur, mais il fallait, comme le reste de son corps qu’elles se réhabituent. Une semaine sans bouger ce n’est pas rien.

       Keith était donc là, par terre, au pied de son lit, se maudissant lui-même, et maudissant cet évanouissement dont il ne se souvenait absolument plus et qui semblait lui avoir pris toutes ses forces.
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Message par Charleen Imbach Ven 23 Déc 2016 - 17:15

J'en étais à mon quatrième transféré. Cela aurait dû commencer à être une vieille habitude, pourtant j'étais toujours aussi mal à l'aise. Voir toutes ces personnes arrachées à leur vie comme j'avais moi-même été déracinée me rendait malade. Et constater que certains se faisaient à cette situation avec sang-froid et parfois optimisme me laissait pantoise. Comment pouvait-on sereinement accepter d'être ainsi arraché à sa famille ? Je n'avais abordé cette question avec aucun des transférés mais je supposais qu'ils devaient tous avoir des parents, des amis, peut-être même des enfants. Ce devait être un déchirement atroce que d'être ainsi séparé de la chair de sa chair. Alors pourquoi étais-je la seule qui le vivait si mal ? Peut-être que les autres le cachaient mieux que moi.
Tous les soirs, je m'endormais les yeux rougis. Tous les matins, une boule me tordait le ventre lorsque je réalisais que tout cela n'était pas un cauchemar et que j'avais définitivement quitté la terre.

Moi qui avais toujours été d'une nature très sociable, je n'arrivais à me lier à personne dans cette ville. Je n'en avais même pas envie. Pourtant, les transférés que j'avais rencontré avaient tous l'air d'être des gens bien. J'avais été curieuse de connaitre leur histoire, d'apprendre à les connaitre, mais je n'avais pas osé. Je m'étais contenté du minimum, j'avais esquivé toutes les questions trop personnelles. Toutes celles qui auraient fait jaillir mes larmes. Et puis ils étaient partis. Ils avaient été balancé dans la cité avec un nom, une adresse, une nouvelle fonction et je ne les avait pas revu.
L'unique personne qui semblait s'intéresser à moi était Sajni, la soignante de mon réveil. C'était la seule qui me demandait comment j'allais et qui avait vraiment l'air de s'en soucier. La seule qui faisait l'effort de me parler même si mes réponses étaient toujours très limitées. Mais malgré sa gentillesse apparente je n'arrivais pas à la laisser entrer dans ma vie. Peut-être était-ce la peur de tout perdre à nouveau. Je ne pensais pas être capable d'encaisser quoi que ce soit d'autre. Les gens semblaient mourir tellement facilement ici.

Cela faisait une semaine que le nouveau transféré était apparu dans la salle de réveil. Les autres n'étaient pas restés endormis si longtemps et je commençais à avoir peur qu'il ne se réveille pas. Au fond de moi je crois que c'est ce que je lui souhaitais. J'aurais préféré ne pas me réveiller, moi. Mais les médecins se montraient rassurants et m'affirmaient que j'étais restée dans le coma plus de deux semaines. Biensure, ils avaient raison, le jeune homme était en parfaire santé.
J'entrai dans la salle de réveil comme une ombre, le visage fermé. Comme les autres jours je m'attendais à trouver le garçon étendu sur son lit. Ce ne fut pas le cas. Cette après-midi là, le nouveau était étalé sur le parquet fatigué.
- Attends, je vais t'aider, le prévins-je en accourant auprès de lui. Je m'appelle Charlie, lui dis-je comme si le fait de connaitre mon nom pouvait le rassurer. Attention, doucement, tu es resté dans le coma une semaine, tu dois être très affaibli.
Le soutenant comme je pouvais, je l'aidai à se remettre sur pied et à s'asseoir sur son lit.
- Je vais te faire porter un repas, il faut que tu reprennes des forces.

Je m'apprêtais à sortir mon communicateur de la poche mais en voyant l'objet le nouveau allait se rendre compte que quelque chose clochait. Peut-être s'en était-il déjà aperçu ?
Je sentis mes entrailles se tordre à l'idée de devoir annoncer au garçon son départ définitif de la terre. Je redoutais sa réaction. à chaque fois, j'avais un peu l'impression de revivre mon transfert et c'était insupportable.
- Surtout ne panique pas mais euh ..., ma gorge était serrée et ma voix déraillait un peu. Il faut que tu saches ... Tu n'es plus sur terre. Tu as été transféré sur une autre planète. On ne sait pas trop pourquoi ni comment mais euh ... C'est comme ça. ça m'est arrivé à moi aussi. Comme à tous les autres ici.
Je me sentais obligée de combler, de parler pour repousser le moment fatidique où il répondrait à son tour. S'il répondait. S'il me croyait.
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Message par Keith Asaro Ven 23 Déc 2016 - 23:40

« Attends, je vais t’aider. »

     C’était une jeune femme qui venait de rentrer dans la chambre qui accourait vers Keith. Il ne l’avait pas entendu, mais de toute manière pendant un moment il n’avait plus fait attention à ce qui se passait autour de lui. Elle arriva à coté de Keith et commença à l’aider à se relever pour s’asseoir sur le lit. Elle dit s’appeler Charlie et elle dit aussi qu’il était resté dans le coma pendant une semaine environ.

« Une semaine ? Dans le coma ? »

     Keith ne savait plus quoi penser sur le moment. Comment avait-il pu rentrer dans un coma d’une semaine ? Il n’avait pas de problèmes au niveau de sa santé pourtant. Du moins il n’en avait pas jusque là. Il n’écoutait plus que distraitement l’infirmière, Charlie, ou du moins supposait-il que c’était une infirmière. Il l’entendit dire quelque chose à propos d’un repas. Mais les mots n’atteignaient pas vraiment Keith.

       Ca faisait une semaine. Il avait donc raté l’enterrement d’Alex. La mère de celui-ci avait du être triste de ne pas l’y voir, elle considérait Keith comme faisant réellement partie de la famille. Keith sortit légèrement de sa torpeur. Il fallait qu’il aille voir Alex. Il n’avait pas pu rendre son journal à son amant, journal qu’il tenait toujours entre ses mains. Puisqu’il n’avait pu lui rendre, il lui lirait au moins le dernier passage qu’il avait écrit lui-même. Il se leva, les jambes toujours un peu faibles, mais cette fois le supportant. Il focalisa son attention sur Charlie.


« Il faut que j’aille au cimetière… Il faut que je lui rende mon dernier hommage. »

      Charlie le regarda alors étrangement. Elle avait de la pitié dans son regard. Est-ce qu’elle savait pour Alex ? Peut-être les parents d’Alex lui avaient rendu visite pendant cette semaine et ce serait pour ça qu’elle avait l’air si compatissante. Bien loin de ça, les paroles que prononça alors Charlie ébranlèrent totalement Keith. Des histoires de transfert et d’autres planètes. Qu’est-ce que ça pouvait bien dire ?

       C’est à ce moment que tous les détails qui n’avaient jusque là pas interpellés Keith lui sautèrent aux yeux. Les murs de pierre et le plafond de bois pour un hôpital n’étaient pas normaux, la ville ne semblait pas la même non plus de ce que Keith en avait vu. Ne comprenant plus ce qui lui arrivait, et n’arrivant pas à accepter les paroles de Charlie pour ce qu’elles étaient -la vérité- Keith fit ce que quiconque d’autre aurait aussi fait. Il nia.


« Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous et pourquoi essayez-vous de me mentir ainsi ? »

     La colère commençait à monter, cette rage d’une bête prise au dépourvu et se sentant piégée. Tenant toujours le journal d’Alex entre ses mains, il le pointa vers Charlie et reprit.

« Ne me mentez pas, dites-moi où je suis ! »

     Puis un sentiment étrange s’empara de Keith. Il eu l’impression qu’une éternité s’écoulait alors que ca n’avait du se passer qu’en une fraction de seconde. D’abord il sentit de nouveau ses jambes faiblir, mais il les raffermit grâce à sa volonté pour ne pas se retrouver de nouveau par terre. Ensuite il sentit une sensation inconnue au niveau de sa main tendue. Il tourna rapidement son regard dans ce sens et ne pu que rester bouche bée devant ce qu’il se passait.

       Il vit le journal d’Alex commencer à briller, puis d’un coup des rectangles de lumière orange apparurent de nulle part dans l’air devant les yeux de Keith. Dessus apparaissaient des photos d’une ville, un texte avec comme titre « La Cité » et une chronologie aussi. Cette fois c’en était trop pour Keith. N’arrivant plus à canaliser sa volonté, il laissa glisser le journal par terre d’entre ses doigts et recula lui-même de quelques pas avant que ses jambes ne cèdent de nouveau et qu’il tombe sur son fessier quelques mètres plus loin. Les images apparues au dessus du journal disparurent immédiatement. Keith tourna alors de nouveau son regard vers Charlie.


«  Que… Que se passe-t-il ? Qu’est-ce que c’est que ça ? »
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Message par Charleen Imbach Dim 1 Jan 2017 - 18:38

Le temps semblait suspendu. Je le regardais, guettant sa réaction, le souffle coupé par l’appréhension. Les secondes me semblaient devenues des heures. Venais-je de découvrir mon pouvoir, celui d’arrêter le temps ? Non, ce que je vivais ressemblait à ce que j’avais pu connaitre sur terre. Le moment où on se rend compte qu’une torgnole va tomber, mais qu’on ne peut rien faire pour l’éviter.
Sans prévenir, le tonner explosa :
- Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous et pourquoi essayez-vous de me mentir ainsi ?
Zeus, en colère, était prêt à abattre la foudre à nouveau. Je le voyais, armé de son éclair, prêt à me faire griller si je ne donnais pas la bonne réponse.
L’attitude du garçon avait changé. Il se montrait menaçant, pas seulement dans sa voix mais aussi dans sa posture. Avec ses vingt centimètres de plus que moi, ses larges épaules et sa mâchoire carrée, je me sentais comme un petit animal pris au piège ; une brebis face au loup. J’aurais aimé disparaitre sous terre. Je sentais bien que si le coup partait, c’est moi qui me retrouverais inconsciente sur le sol. J’aurais dû tenter de le rassurer, mais mon cerveau ne répondait plus. J’étais comme paralysée par la peur.

Pointant le petit carnet qu’il avait en main vers moi, comme le Dieu du ciel aurait pointé son éclaire, il reprit :
- Ne me mentez pas, dites-moi où je suis !
Je laissai échapper un hoquet terrorisée, incapable de répondre quoi que ce soit. J’étais perdue.
C’est alors que sous nos yeux ébahis, une lueur émana du calepin. La surprise chassa la peur et nous regardâmes, interloqués, des hologrammes se former au-dessus du cahier. Evidemment, je compris avant le garçon qu’il s’agissait d’un communicateur. J’avais déjà consulté cette carte de la ville une ou deux fois, durant des moments d’ennui. Je n’osais pas m’aventurer dans les rues alors je m’y rendais virtuellement.
Ce qui m’échappait, c’était le choix du support. J’avais déjà vu des appareils électroniques  de différentes sortes, bagues, colliers, bracelets, tablettes et même lunettes. Mais fait à partir d’un calepin, jamais. Le secteur de l’Artisanat était-il face à une pénurie telle qu’ils devaient maintenant fabriquer des communicateurs à bases de simples objets ? A quand l’hologramme sortant d’une fourchette ? Mais surtout, comment se faisait-il que le nouveau possédait déjà son propre communicateur ? Jusqu’alors tous les transférés recevaient cet objet au moment de quitter l’hôpital.

Le garçon laissa le cahier lui échapper des mains avant de se reculer effrayé. Il tomba alors à la renverse et se retrouva sur son séant. Tournant les yeux vers moi, le jeune homme demanda des explications :
-  Que… Que se passe-t-il ? Qu’est-ce que c’est que ça ?
Je clignai des yeux plusieurs fois sans réagir. J’étais en prise à l’incompréhension, quelque chose m’échappait. Je fermai les paupières, secouai la tête pour essayer de reprendre mes esprits. Ce qui venait de se passer n’était pas très claire mais je me forçai tout de même à articuler :
- C’est un … Un communicateur, expliquai-je doucement. Moi aussi j’en ai un, ajoutai-je en sortant un petit cube métallique de ma poche.
J’appuyai sur un renflement et l’interface orangeâtre apparut. Je regardai l’objet, pensive. J’ignorais que j’avais la possibilité d’utiliser une interface vocale comme l’avait fait le jeune homme. Cela me simplifiera probablement la vie.
Je m’apprêtais à le ranger lorsque mes fonctions de membres de la Santé se rappelèrent à mon bon souvenir. J’étais là pour m’occuper du garçon, je devais le faire manger. Je commandai donc sur l’interface une assiette avant de lui demander :
- Tu t’appelles comment ?

Le voyant toujours assis par terre, interloqué, je pris l’initiative de me mettre à sa hauteur en m’asseyant en trayeur à quelques mètres de lui. Je n’avais pas envie de m’approcher du jeune homme des fois que la colère le gagne à nouveau. Je m’estimais heureuse de ne pas avoir écopé d’un œil au beurre noir.
S’installer à terre n’était peut-être pas la meilleure idée que j’avais eu. S’il décidait, dans un accès de folie, de me sauter dessus, ce n’était pas la position la plus adaptée pour une fuite efficace. Je lançais au garçon un regard méfiant. J’espérais que sa gamelle arriverait rapidement. Avec un peu de chance, le fait d’avoir le ventre plein l’apaiserait. Je pourrai alors l’ausculter.
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Message par Keith Asaro Mer 4 Jan 2017 - 22:45

« C’est un … Un communicateur. Moi aussi j’en ai un. »

      Keith la vit sortir un cube métallique de sa poche. Il fut tout d’abord encore plus surpris. Elle avait dit qu’elle aussi en avait un. Il s’attendait alors à ce qu’elle ai sorti un livre, comme celui qu’il avait lâché, et que ceux-ci soient (par coïncidence ou non) similaires au journal que tenait Alex. Apparemment ce n’était pas le cas. D’un mouvement sur la surface du cube Charlie fit apparaître les mêmes rectangles orange qu’auparavant. Il n’y avait donc pas de doutes, ces deux objets avaient bien la même fonction. Mais alors qu’il pensait à ça, il se demanda pourquoi un livre comme celui-ci avait été choisi pour être transformé en communicateur, surtout que la ressemblance était vraiment stupéfiante.

« À quoi est-ce que ça sert ? »

      Keith n’avait encore rien vu de tel comme technologie, ni aux infos (pourtant friandes des gadgets de ce genre), ni sur internet. Et pourtant la femme en face de lui était en train de l’utiliser comme si l’appareil était tout à fait courant et que tout le monde en avait un. Keith repensa à ce que lui avait dit Charlie quelques instants plus tôt, mais qui au milieu de tant d’événements s’était noyé dans le flot. Elle lui avait dit qu’il était dans un autre monde. Keith, ayant un esprit logique et cartésien, avait du mal à croire à cette histoire. Comment était-ce possible de se retrouver d’un coup dans un nouveau monde ? D’un autre coté, tout ce que Charlie lui avait dit depuis qu’il s’était réveillé et tout ce qu’il n’arrivait pas à expliquer commençait à s’additionner et à faire beaucoup de mystères et à pousser à une telle conclusion.

      Charlie lui demanda alors comment il s’appelait. Keith allait lui répondre instinctivement, mais quelque chose empêcha son nom de franchir ses lèvres. Surement une intuition qui n’avait pas lieu d’être, après tout personne ne semblait lui vouloir du mal (même si pour l’instant il n’avait rencontré qu’une seule personne). Il décida donc de donner un autre nom. Son regard se détourna rapidement le temps qu’il mit a réfléchir à un autre nom et se posa sur le journal encore par terre.


« Keith Asaro. »

      Keith se rendant compte que depuis tout à l’heure il était encore assis par terre il recula un peu vers le mur derrière lui pour pouvoir s’y adosser. Charlie en avait fait autant et s’était assise en face de lui. Celle-ci se tenait un peu à l’écart et avait un regard prudent fixé sur Keith. Il fallait croire qu’elle avait encore peur que Keith se mette en colère. À vrai dire il n’en savait rien non plus, en effet rien ne se passait comme ça aurait dû normalement se passer. Se réveiller dans un lieu inconnu, ne pas comprendre ce qui lui était expliqué, ou ne pas arriver à les admettre. Il lui fallait juste un peu de temps pour tout remettre en ordre, tout trier et voir ce qui en ressort.

      Son regard se posa de nouveau sur le journal à coté duquel Charlie s’était assise. Il fallait qu’il sache si c’était le bon journal ou pas. Après tout, il ne l’avait pas encore ouvert, se fiant à la couverture et assumant que c’était bien celui-ci.


« Est-ce que tu pourrais me redonner le journal que j’ai fait tomber s’il te plaît ? »

      Avec une certaine garde Charlie s’empara du journal et le tendit à Keith. Celui-ci le remarquant prit le journal et, dans un effort pour réchauffer un peu l’atmosphère lourde qui s’était installée depuis un moment, sourit à Charlie tout en la remerciant.

« Merci, si c’est bien celui auquel je pense, il m’est très cher ! »

      Keith passa sa main sur la couverture, il ne la connaissait pas encore assez bien pour la reconnaître juste avec ce geste, mais il essayait de regrouper le courage dont il avait besoin pour vérifier. Il se décida enfin et ouvrit le journal. Il n’y avait même pas à réfléchir, l’écriture qui se profilait le long des pages blanches était bien celle d’Alex. Il continua de tourner les pages jusqu’à arriver à sa propre écriture. Le mot qu’il avait écrit était là.

« Alex… »

      Une larme roula sur sa joue. Quand il arriva à la fin du message qu’il avait écrit il trouva ironique que ce qui l’avait empêché de dire au revoir à Alex à son enterrement lui ait aussi empêché d’écrire « Adieu » dans son carnet. Soudain un bruit de porte qui s’ouvre le tira de sa contemplation et un homme rentra. Keith, qui malgré tout était toujours sur ses gardes, tourna directement son regard vers lui pour appréhender ce qu’il se passait.

« C’est ici le nouveau réveil ? J’ai un plateau déjeuner ! Il posa le plateau sur une table pas loin de Charlie et Keith. Bienvenue ! Remets-toi vite ! »

      Et il repartit tout aussi rapidement qu’il était venu. Keith resta un petit moment sans voix tant l’apparition de l’homme était tellement en contraste avec l’ambiance précédente, puis il se mit à rire pour libérer la tension qui s’était accumulée jusque là.

« Heureusement que tu es passée avant lui, je pense que je me serais cru dans un hôpital psychiatrique et que j’aurais couru jusqu’à la sortie la plus proche ! »

      Keith prit un temps pour calmer son rire. Il rejeta sa tête en arrière pour soupirer un peu. Il avait beau rire et faire des efforts, il ne se sentait toujours pas à l’aise dans cet endroit.

« Tu m’aiderais à me relever ? Je crois qu’il va falloir attendre encore un peu avant de me remettre debout, j’ai plus d’énergie là ! Et tu pourrais me dire comment ça marche ces communicateurs ? Parce que je pense pas que je puisse faire comme toi avec le tien. Ah ! Et aussi, pourquoi est-ce que vous avez transformé mon journal en un de ces appareils ? »
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Message par Charleen Imbach Sam 14 Jan 2017 - 21:15

Nous étions là, assis à même le sol, à se regarder en chiens de faïence. Au bout de quelque temps, il me demanda de lui passer son cahier. Je le lui tendis, non sans méfiance. Il semblait s’être calmé mais je n’étais pas sure de la stabilité de son humeur.
Keith avait l’air de beaucoup tenir à ce livret. Je ne le vis pas seulement parce qu’il me fit part de son attachement, mais aussi par sa façon de le regarder avec mélancolie et de le toucher avec un grand respect, comme s’il s’était agi d’un manuscrit millénaire.
Plus il tournait les pages, plus ses yeux s’embuaient de larmes. Il murmura un nom que je ne compris pas mais je me doutai de sa peine. Je ressentais moi aussi une grande douleur lorsque je pensais à mes proches. Un trou béant dans le cœur. Un vide que nul ne pourrait jamais combler.
J’aurais voulu dire quelque chose, pour l’apaiser, mais ma gorge était nouée et je craignais de fondre en larmes à la première syllabe prononcée. Je luttais contre la vague d’émotion qui menaçait de me submerger lorsque la porte s’ouvrit à la volée. Un homme que je connaissais de vue entra, accompagné d’un plateau et de la bouillie marronnasse locale qui nous servait de nourriture.
L’homme était jovial ce qui contrasta étrangement avec la morosité dont nous faisions preuve. Il salua le nouveau avec enthousiasme, comme si le transfert pouvait représenter quelque chose de positif. Cette bouffée d’air frais fut de courte durée ; déjà, la porte se refermait. La tristesse et le silence furent de nouveau couronnés.

D
es hoquets attirèrent mon attention. Keith riait à gorge déployée. Je le regardai sans comprendre, ne sachant si j’avais loupé quelque chose de particulièrement hilarant ou s’il était en train de sombrer dans la folie
- Heureusement que tu es passée avant lui, expliqua-t-il, je pense que je me serais cru dans un hôpital psychiatrique et que j’aurais couru jusqu’à la sortie la plus proche !
Cette réflexion entraina un mince étirement au coin de mes lèvres. Mon visage affichait un pâle sourire, sans que j’arrive à entrer dans un rire franc comme lui.
Peu à peu son hilarité se calma.
- Tu m’aiderais à me relever ?, demanda-t-il, Je crois qu’il va falloir attendre encore un peu avant de me remettre debout, j’ai plus d’énergie là ! Et tu pourrais me dire comment ça marche ces communicateurs ? Parce que je pense pas que je puisse faire comme toi avec le tien. Ah ! Et aussi, pourquoi est-ce que vous avez transformé mon journal en un de ces appareils ?
Que de questions. Je tentais de les noter mentalement pour y répondre par la suite. Pour commencer, je me redressai pour le remettre sur pied, comme il me l’avait demandé. Je l’attrapai par le bras et tirai de toutes mes forces pour compenser la faiblesse qu’il ressentait. Une fois sur pied, je me glissai sous son bras pour le soutenir au mieux.
Cette proximité me fit tout drôle. J’avais l’impression de redécouvrir une sensation oubliée. J’avais toujours été quelqu’un de très tactile. J’aimais toucher, sentir, papouiller, transmettre tout l’amour et la joie de vivre qui coulaient dans mes veines. J’avais besoin de chaleur humaine, comme on a besoin de boire et de manger. Depuis mon arrivée ici, j’étais désespérément seule et cela me pesait.

Clopin-clopant, je l’accompagnai jusqu’à une chaise où il put se reposer. Je déplaçai ensuite la table pour la mettre à sa hauteur.
- Il faut que tu manges pour reprendre des forces, lui ordonnai-je. Pendant ce temps je vais répondre à tes questions.
J’attendis qu’il empoigne ses couverts avant de commencer :
- Les communicateurs sont un peu comme les téléphones de chez nous, ça permet d’envoyer des messages vocaux ou écrits, d’appeler les gens ou de consulter tout un tas de documents concernant la ville et la planète. Je ne sais pas encore très bien m’en servir, confessai-je.
Je sortis mon communicateur pour une petite démonstration.
- Je suppose que tous les communicateurs ne fonctionnent pas tout à fait pareille. Le mien, il s’allume ici, expliquai-je en montrant un petit renflement sur le métal. Ça fait apparaitre une interface en hologramme et il suffit de toucher du doigt l’endroit où tu veux aller. Par exemple, si je veux aller voir mes messages, je vais sur "messagerie".
Je joignais mes explications aux gestes. Naturellement, ma boîte de réception était vide et je la fermai rapidement avant de passer à la question suivante.
- Je ne sais pas pourquoi ils ont transformé ton journal en communicateur, je ne savais même pas que c’était possible. On demandera à Daniel quand il viendra.

Tout cela me laissait perplexe. Dans un élan de curiosité, je tendis la main vers le petit journal que Keith avait posé à côté de lui. Craignant qu’il interprète mal mon geste, et compte tenu de l’attachement qu’il semblait lui porter, je demandai :
- Je peux regarder ?
Un signe affirmatif du jeune homme me permit d’aller au bout de mon mouvement.
J’observai la couverture, cherchant un bouton pour allumer le communicateur. Je retournais le livre dans tous les sens sans lui trouver des particularités autres que celles attendues sur un livre. De l’encre et du papier, voilà tout.
N’ayant rien vu de spécial sur la couverture,  j’ouvris le cahier et tournai les pages rapidement. Là non plus, rien ne semblait attester qu’il s’agissait bien d’un communicateur. Mais si ce n’était pas cela, comment expliquer l’apparition de tout à l’heure ?
Mes interrogations s’évanouirent, remplacées par la curiosité. Il s’agissait manifestement d’un journal intime. Probablement celui de Keith. J’aurais pu tout lire, mais je supposai que le garçon n’apprécierait pas de voir sa vie privée ainsi bafouée. Je refermai donc le journal et le reposai délicatement.
- Je ne comprends pas, il n’y a rien pour l’allumer. Je restai songeuse un moment avant d’enchainer sur tout autre chose : Il faudra que je t’ausculte, quand tu auras fini, pour vérifier que tout va bien. C’est pas rien un transfert.
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